Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Romain DESANLIS

Faut-il aider la Grèce ?

28 Avril 2010 , Rédigé par Romain DESANLIS Publié dans #Dans l'Union Européenne

 grec

 

La Grèce fait en ce moment la une de l’actualité avec ses difficultés financières. Pour bien comprendre cette situation, prenons quelques chiffres à titre de comparaison entre la Grèce et la France :

 

INDICATEUR

 

GRECE

 

FRANCE

 

PIB 2008 par habitant (en €)

 

21 300

 

30 400

 

PIB 2008 total (en milliard d’€)

 

231

 

1 903

 

Dette Public 2008 (en % du PIB) 

 

99,2%

 

67,5%

 

Déficit Public 2008 (en % du PIB)

 

7,7%

 

3,3%

 

 

 

On constate que la Grèce a un endettement beaucoup plus important que celui de la France et un déficit public beaucoup plus pesant également. La situation de la France n’est pourtant pas à envier…

 

Pour mémoire, les traités Européens imposent/prévoient un déficit public d’au maximum 3% du PIB pour garantir la stabilité financière de l’Europe. Depuis 2000, la Grèce (entrée dans l’UE en 1981) n’a jamais respecté ce point. La France l’a respecté une année sur deux.

 

Hier, le 27 avril 2010, la bourse d’Athène a perdu 6,45% de sa valeur entrainant dans sa chute les bourses Européennes et notamment celle de Paris (-3,82% pour le CAC40) mais également l’euro face au dollar (-1,13%).

 

En tant que citoyen d’un Etat membre de l’Union Européenne, on peut donc à juste titre se poser la question de savoir s’il faut ou non venir en aide à la Grèce.

 

La thèse du « Pour » :

 

            L’avenir de la Grèce et celui de l’Union Européenne et de l’euro sont intimement liés. Si nous ne venons pas en aide à la Grèce, alors les bourses européennes continueront leurs chutes entrainant l’euro vers le bas. Or, si l’euro baisse face au dollar, étant donné que le baril de pétrole (comme beaucoup de matières premières) est acheté et coté en dollar, cela signifie nous achèterons le baril de pétrole plus cher par l’effet de la parité. La chute de l’euro se fera alors ressentir aussitôt à la pompe dans un premier temps puis dans l’ensemble des produits manufacturés utilisant du pétrole comme matière première dans un second temps (idem en ce qiu concerne les autres matières premières négociées en dollar). Il se produira par conséquent une diminution du pouvoir d’achat et donc un appauvrissement général des citoyens de la zone euro. 

 

            J’entends déjà l’argument du « oui mais l’euro faible favorisera les exportations » => fondamentalement, cette idée est vrai sauf qu’elle n’est valable que dans le cas où l’Europe mène une politique de l’euro faible sur le long terme. Effectivement, sur le court terme, une entreprise étrangère, comme toutes entreprises, a des fournisseurs « réguliers/officiels ». Elle ne va pas changer ses contrats de fournitures du jour au lendemain et perdre sa relation avec son fournisseur pour une simple baisse conjoncturelle de l’euro. Or, à ce que je sache, l’Europe n’a jamais menée une politique de l’euro faible et continue même de mener une politique de l’euro fort (fort taux d’intérêt pour limiter l’inflation en particulier et favoriser l’investissement dans la zone euro). Par ailleurs, je souhaite rappeler à titre d’exemple, que l’Allemagne, qui dispose des mêmes règles du jeu que ses voisins Européens, a une balance du commerce extérieur positive (ses exportations ne sont donc pas à priori pénalisées par l’euro fort…).

 

L’argument principal de la thèse du « Pour aider la Grèce » réside au final dans l’objectif du maintient d’un euro fort pour éviter l’appauvrissement de la zone euro. Dans cette hypothèse, l’Europe affirmerait sa solidarité interne et montrerait au monde sa cohésion et son union.    

 

La thèse du « Contre » :

 

            Le problème des finances Grecs ne datent pas d’aujourd’hui…Effectivement, depuis 1998 au moins, la Grèce n’a jamais fait de réels efforts de désendettement (ou en tout cas sans résultats…). De 1998 à 2008, la Grèce a oscillé entre 94% et 103,7% de dette public par rapport au PIB. De plus, nous avons vu précédemment que le déficit public Grec n’a jamais respecté la barre des 3% du PIB depuis 10 ans.  Les problèmes rencontrés aujourd’hui ne sont donc pas simplement conjoncturels comme voudrait bien nous le faire croire les agences de notations...

 

            Se pose alors la question de la responsabilité des dirigeants publics Grec ? Pourquoi n’ont-ils rien fait jusque là pour assainir les finances publiques ? Ne sont-t-ils pas responsables d’ingérence tout autant qu’un chef d’entreprise est responsable de la faillite de son entreprise ? Ne doit-on pas les poursuivre en justice ? Pourquoi aider un pays qui ne fait pas d’efforts ? Pourquoi serait-ce à ceux qui font des efforts de rigueur budgétaire de payer pour ceux qui n’en font pas…

 

            La thèse du « Contre aider la Grèce » pose un vrai problème de conscience et de valeurs. La Grèce est dans une situation financière difficile qui résulte de plusieurs années de mauvaise gestion. Il y a des responsables et il faut qu’ils assument !  

 

            Enfin, il me semble nécessaire de faire prendre conscience au gens que l’argent n’est pas infini. Un Etat a le devoir de montrer l’exemple à ses citoyens et doit assumer les conséquences de ses décisions comme n’importe qui.     

 

En synthèse, je suis pour :

  

- Poursuivre les responsables qui ont conduit la Grèce à la faillite pour ingérence de la même manière que l’on poursuivrait un chef d’entreprise pour les mêmes raisons.

 

- Obliger la Grèce à prendre des mesures de rigueur budgétaire = baisse/gel des salaires, baisse/gel des retraites, augmentation des impôts, réduction drastique des charges (en commençant par diminué les indemnités des élus pour la symbolique)

 

- Aider la Grèce à faire face aux grèves et protestations

 

- Aider la Grèce à étaler sa dette une fois les mesures de rigueurs adoptées.

 

 

La Grèce est l'un des premier pays de la zone euro à subir ces difficultés. D’autre vont suivre, je pense au Portugal, à l’Espagne, à l’Irlande ou même à l’Italie. Il y a donc une vrai question de fond à résoudre et ce n’est pas en faisant tourner la planche à billet que l’on y arrivera.

 

Notre président Nicolas SARKOZY nous a promis de réguler la finance mondiale, que les Etats commencent par montrer l’exemple en gérant correctement leurs budgets.

 

Et vous, qu'en pensez vous ? Etes vous "Pour" ou "Contre" aider la Grèce ? Et les pays qui suivront ?

 

 

drapeau-europe.jpg

 

Sources :

Eurostat : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home/

INSEE : http://www.insee.fr/fr/default.asp

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
<br /> "aide à la Grèce " ? Pardon ?<br /> <br /> "J’entendais hier à la radio…. » les Grecs ont reçu 110 milliards de dollars « …. Ils n’ont pas honte de nous mentir à ce point ? ! ! ! Ce sont les établissements financiers qui ont reçu cet<br /> argent. Ce qu’il se passe est un hold up contre le peuple grec et en même temps un lent coup d’état contre tous les gouvernements européens perpétré par le mileu de la finance qui donne ses ordres<br /> en utilisant la commission de Bruxelles, elle-même un outil des puissances d’argent de New York et de Londres."<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Effectivement les évenements ont quelque peu changer depuis que j'ai rédigé mon article. On s'apperçoit que malgrès l'aide apporter au démarrage, les choses ne s'arrangent pas...<br /> <br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> ces questions sont hors sujets!<br /> tu parles que la France doit apprendre à gèrer ?<br /> <br /> viens sur mon blog:<br /> hypocrisie.over-blog.org<br /> <br /> et viens voir l'abbération !<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> Bonjour Eric,<br /> <br /> <br /> Bien sur que ces questions sont d'actualité. La preuve, l'Europe vient de mettre en place un plan d'aide à la Grèce. La participation de la France (et donc du contribuable Français...) n'est pas<br /> négligeable.<br /> <br /> <br /> Je ne dis pas que la France doit apprendre à gerer. Je dis que l'Etat Français doit montrer l'exemple en matière de gestion avant de vouloir donner des leçons.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br /> <br />