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Le blog de Romain DESANLIS

Les enjeux des besoins alimentaires mondiaux

21 Novembre 2008 , Rédigé par Romain Desanlis Publié dans #Dans le Monde

Le directeur de la revue GLOBECO (http://www.globeco.fr/public/index.php) Pierre Le Roy est fils d’agriculteur et originaire du Finistère. Diplômé d’une licence de lettre classique, de science politique et de l’école nationale d’administration, il a travaillé durant 20 années au ministère français de l’agriculture. Il tenait une conférence sur « les enjeux des besoins alimentaires mondiaux » le 20 novembre 2008 au sein de l’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais.

 

Pour bien aborder le sujet, l’Enarque explique qu’il faut commencer par s’interroger sur les perspectives agricoles et alimentaires au niveau mondial, c'est-à-dire étudier les évolutions possible de la demande d’une part et de l’offre d’autre part. En se basant sur l’étude menée par la FAO en 1996, nous pourrons alors savoir si comme nous l’a dit Mr Chirac en 2002 à Johannesburg, il nous faudra trouver deux planètes supplémentaires pour faire face aux besoins de l’Humanité si tout le monde se comporte comme les pays du nord.

 

Concernant la demande, deux facteurs principaux sont à prendre en compte. Le facteur démographique, ou plus simplement le nombre d’individu à nourrir, explique à lui seul 58% de la probable augmentation. En effet, en 1950 nous étions 3milliards, en 1995 5.7 milliards, aujourd’hui 6.6 milliards et demain en 2050, les scientifiques estiment que nous seront 9 milliards. Cela signifie qu’il y aura 2.4 milliards d’individus supplémentaire à nourrir par rapport à aujourd’hui. Le facteur qualitatif, qui englobe les aspects de sous nutrition et de mal nutrition, explique quand à lui 28% de l’augmentation probable de la demande. Plus précisément, beaucoup d’individus (plus d’1 milliard) actuellement présent sur terre souffrent du problème de la faim et manquent d’alimentation. La demande en produits agricoles augmenterait donc si l’on nourrissait tout le monde à la hauteur des critères définis par les nutritionnistes (Par jour : 2800 à 3000 calories disponibles, 80 à 100g de protéines disponibles, 80 à 100g de lipides disponibles,…). Un facteur secondaire de « structure » (pyramide des âges => on mange moins en vieillissant, urbanisation => les urbains mangent moins que les ruraux,…) agit également sur la demande mais dans une moindre mesure.

 

D’après la FAO, il faut doubler la production agricole mondiale de 1995 pour nourrir convenablement les 9 milliards d’individus de 2050. Ce n’est donc pas le moment de décourager la production agricole. Voyons si cela est réaliste et possible.

 

Concernant donc l’offre, peu d’études sont menées à son sujet. Quelques unes par USDA (le ministère de l’agriculture américain) et une par la FAO intitulée « World Agriculture 2015-2030 ». Néanmoins, Pierre le Roy expose différents facteurs d’incertitude la concernant. Le facteur « surface » explique pour 25% les dernières augmentations de la production agricole, il n’y a pas de problème à ce niveau là pour les prochaines années puisque beaucoup de terre sont encore disponible à la culture. Le facteur « rendement » explique lui pour 75% les dernières augmentations. Il n’y a pas de problème particulier non plus à ce niveau puisqu’on constate une augmentation de 4 quintaux / ha tout les 10ans depuis un demi siècle et que dans beaucoup de pays il reste des marges de manœuvre importante par rapport aux rendements maximaux observés sur la planète. Par rapport au facteur « climatique », même si il est vrai que la planète se réchauffe et que l’occurrence des aléas climatique est de plus en plus forte, les moissons les plus importantes ont été observées durant les dernières années. Ce facteur ne semble donc pas posé de problème non plus. Viennent les « utilisations non alimentaire », à ce propos, l’étude de la FAO est formelle, il ne faut pas dépasser le seuil des 20-25% des surfaces agricoles utiles à des fins non alimentaire (biocarburants,…) si l’on veut nourrir convenablement l’Humanité en 2050. Enfin, il faut tenir compte des facteurs « progrès techniques », qui ne se sont jamais arrêtés et qui n’ont pas de raisons de s’arrêter, « eau », une ressource agricole essentielle et « politique agricole », qui peuvent agir fortement sur l’offre (ex : le Danemark qui est passé dans une politique agri-écologique a diminué drastiquement sa production et donc son offre).

 

En conclusion, les études montrent que la terre a suffisamment de ressources pour nourrir l'Humanité. Tout dépend maintenant des politiques agricoles que chaque pays met en place. Le défit est grand, j'espère que nous le relèverons !  

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M
<br /> Blogs are so informative where we get lots of information on any topic. Nice job keep it up!!<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Hello,<br /> <br /> Thank you very much for your encouragement.<br /> <br /> Have a nice reading and I wait for your next commentaries.<br /> <br /> <br />